Égal accès aux soins sur le territoire, une stratégie de transformation de notre système de #santé

J’ai été élu hier Vice Président de la Commission d’Enquête sur l’égal accès aux soins sur le territoire (dont le rapport revient à UDI/Agir). Une commission qui aura a coeur d’accompagner la stratégie de transformation de notre système de santé. Je souhaite poursuivre au travers de cette commission mon implication dans l’analyse : de notre système de soin, de la coordination territoriale des acteurs pour améliorer les parcours, du développement du modèle de maisons de santé pluridisciplinaires favorisant également la formation des futurs médecins généralistes et la coordination avec les métiers para-médicaux et enfin, le développement exponentiel de la e-santé et télémédecine que j’ai pu mesurer lors de ma note scientifique sur les objets connectés #IoT.

La France n’a jamais compté autant de médecins : 290 974 médecins sont inscrits à l’Ordre national des médecins au 1er janvier 2017 (+ 15% en dix ans) ; parmi eux, 215 941 sont en activité totale. La profession est vieillissante (28 % des effectifs sont âgés de plus de 60 ans) et les effectifs décroissent chez les généralistes (-9,1% de 2007 à 2017, soit 88 000) dans toutes les régions à l’exception des Pays-de-la-Loire.

Par ailleurs, la médecine générale est une des spécialités la moins attractive auprès des étudiants de médecine au moment de choisir leur internat et chaque année des postes restent vacants. L’exercice médical évolue, il est plus féminisé (47% de médecins sont des femmes) et la profession privilégie de plus en plus l’exercice mixte (libéral et salariat) et plus seulement en cabinet.

La répartition des médecins sur le territoire est très hétérogène, les extrêmes sont l’Ile-de-France avec de fortes disparité au sein même de la région et la région PACA avec un ratio de 3,48 pour mille habitants et le centre et la Picardie avec ses 2,10.

Le Premier ministre a présenté mardi 13 février la stratégie de transformation du système de santé à l’hôpital Simone VEIL d’Eaubonne. Une concertation aura lieu de mars à mai 2018, à trois niveaux : local, national et numérique.

La réflexion sera structurée autour de 5 chantiers :

  • La qualité des soins et la pertinence des actes : des propositions seront faites par les professionnels d’ici l’été 2018 pour améliorer la pertinence des soins, et des indicateurs de qualité sur les 10 pathologies les plus fréquentes seront mis en place en 2019. La satisfaction des patients sera également systématiquement mesurée.
  • Les modes de financement : le Président a fixé l’objectif pendant sa campagne de limiter à 50% la tarification à l’activité. Il faut donc travailler pour élaborer le reste du financement, des expérimentations seront conduites dès 2018. En parallèle, une task-force mènera des travaux pour proposer des modèles de financement nouveaux d’ici fin 2019.
  • Le numérique : une mission « e-santé » sera chargée d’atteindre 3 objectifs : l’accessibilité en ligne de toutes les données médicales, la dématérialisation de toutes les prescriptions, le partage de l’information entre tous les professionnels de santé. Par ailleurs, dans les prochains mois, l’assurance maladie et les syndicats définiront le cadre de la télémédecine.
  • Les ressources humaines : en matière de formation, Il faut mener une réflexion sur le numerus clausus, pour des mesures début 2019. Un « service sanitaire des étudiants en santé » sera par ailleurs mis en place. Concernant la fonction publique hospitalière, les principes d’Action publique 2022 lui seront diffusés, et un observatoire national sur la qualité de vie au travail sera mis en place.
  • L’organisation territoriale : pour garantir l’égal accès aux soins, il s’agit de mieux structurer les soins de ville, de continuer à tisser des liens entre ville et hôpital et de travailler à la gradation des soins. 3 à 5 territoires « pionniers » seront sélectionnés d’ici fin 2018 pour proposer des modèles d’organisation innovants. « Les EHPAD doivent faire partie intégrante de ce travail ». Des propositions de méthodes et de calendrier doivent être faites d’ici fin mars.

Afin de mener à bien ces chantiers, 100 millions d’euros seront dédiés annuellement à l’accompagnement de cette transformation du système de santé.