Agriculture française et territoire : intégrons que produire a une valeur

#locavore

« Notre volonté est de donner un avenir à l’agriculture française, et cet avenir ne se construira pas sur de fausses promesses » (Emmanuel Macron, discours, 22/02/2018)

Outre l’Etat, « chacun a sa part de responsabilité » pour faire réussir cette transformation de notre agriculture. Les Français doivent intégrer dans leurs choix de consommation que « produire a une valeur ». Cette valeur a une triple dimension : celle de la juste rémunération pour les producteurs pour vivre de ce travail, celle de la qualité des produits que nous choisissons pour nos assiettes et enfin celle qui donne un avenir à notre planète.

Alors, que faire à l’échelle de notre circonscription ?

L’association Le champ des découvertes, porte un projet d’agriculture biologique innovant qui impacte notre circonscription. En effet, elle souhaite transformer des terrains cultivables non utilisés en terrains agricoles dont la production, sans intrants chimiques, serait vendue par le biais d’une coopérative aux habitants de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce projet, global et cohérent, favorise la biodiversité, les économies d’énergies et contribue à l’économie circulaire. Outre le respect des normes environnementales et sociétales, le projet du Champ des découvertes est économiquement viable, tout en état créateur de lien social et d’emplois locaux. Pour toutes ces raisons, je lui apporte mon soutien.

Un projet ambitieux d’agriculture urbaine biologique…

De manière concrète, 20 hectares de terrains situés à Montigny-le-Bretonneux et appartenant au pôle d’activité « L’ile de loisirs » seraient confiés à cinq agriculteurs différents (un arboriculteur, un aviculteur et 3 maraîchers), en production agricole complémentaire. Ce mode de production s’attache à réutiliser les déchets d’un type de production pour un alimenter un second. Par exemple, les déchets végétaux issus de la culture des arboriculteurs seraient recyclés et les déjections de poules des aviculteurs réutilisés comme engrais.

Sans intrants chimiques, et consommant peu d’énergies fossiles, l’agriculture des terrains, selon ce modèle permettra de raviver les sols très fertiles de la région, tout en respectant la faune de la réserve ornithologique proche de Saint-Quentin-en-Yvelines.

… dont les fruits seraient consommés localement

Gérée par une SCIC, organisée en 3 collèges (un collège d’agriculteurs, un collège de collectivité territoriale et un collège d’habitants et de consommateurs), les produits de la culture de ces terrains seront revendus localement aux habitants de l’agglomération la plus proche des terrains agricoles : Saint-Quentin-en-Yvelines. Vous bénéficierez ainsi de produits de qualité, issus de l’agriculture biologique selon un mode de distribution en circuit court.

Renouer avec l’histoire de Saint-Quentin-en-Yvelines

L’intercommunalité de Saint-Quentin-en-Yvelines a toujours été un laboratoire d’expérimentation urbain. Dans les années 1970, les habitants, ainsi appelés « les pionniers » ont organisé, au travers d’un large réseau associatif le développement de la ville. Cet esprit précurseur est toujours à l’œuvre au travers du projet porté par le « Champ des découvertes ». Se mobiliser permettra à ce beau projet de voir le jour et permettrait de convaincre le conseil départemental des Yvelines, ainsi que l’intercommunalité de Saint-Quentin-en-Yvelines de pouvoir le financer.

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Au-delà de l’actualité immédiate, le Président a appelé à une « révolution culturelle » consistant à « passer de l’exploitant agricole à l’entrepreneur agricole », avec pour cap « la possibilité de vivre du juste prix payé ». « Nous avons les atouts pour construire cette révolution culturelle » : la feuille de route de chaque filière a été posée dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation. Pour permettre aux agriculteurs de mener à bien cette mutation, le Président a pris plusieurs engagements :

  • Assurer une gestion du risque. Cela passera d’abord par la prochaine PAC (politique agricole commune) : « quand il y a des chocs, l’Europe doit protéger ». Cela passera ensuite par une nouvelle fiscalité agricole, avec une refonte des déductions pour aléa et investissement et la mise en place d’une épargne de précaution dès 2019,
  • Assurer la stabilité des dispositifs. Au mois de mai prochain, nous aurons défini notre stratégie nationale en détails pour pouvoir l’intégrer à la PAC que nous défendrons au niveau européen, pour éviter des « bricolages » au sein de la prochaine PAC.
  • Agir sur le foncier agricole, pour préserver les terres et attirer de nouveaux talents. Cela passera par des outils innovants pour faciliter le portage entre les générations, et par des verrous règlementaires pour mieux contrôler les investissements, car « les terres agricoles sont un investissement stratégique ». C’est un enjeu de souveraineté.
  • Réformer la protection sociale : « nous devons donner aux agriculteurs les mêmes droits que dans les autres secteurs », en matière de congé maternité, de retraites, de congés.
  • Investir 5 Mds € dans le cadre du grand plan d’investissement, à la fois en amont et en aval. En amont : 1 Md € de prêts garantis en lien avec la banque européenne d’investissement, 100M€ de fonds de prêt à la méthanisation avec Bpifrance. En aval : 200 M€ d’investissement direct en fonds propres dans des TPE/PME avec Bpifrance, renforcement du fonds de prêts sans garantie pour les PME/ETI à hauteur de 1,4 Mds €.