Dans un rapport rendu public le 17 janvier dernier, la Cour des comptes s’inquiète du « dérapage considérable » du coût du Grand Paris Express, le futur métro automatique qui doit desservir la banlieue parisienne. En effet, De 25,5 milliards d’euros en 2013, les évaluations de coût de ce chantier s’élèvent désormais à 38,5 milliards. Une inflation de 10 milliards d’euros que la Cour des Comptes conseille d’endiguer rapidement. Le préfet d’Ile-de-France, a proposé dans un rapport confidentiel, en partie divulgué par la cour des comptes, de temporiser et de faire reculer dans le temps certains projets pour étaler les coûts. En effet, ne seraient prévues avant 2024 que les lignes « vitales » en lien avec les Jeux olympiques. La ligne 18 n’en fait pas partie, les futurs sites JO 2024 sont considérés comme accessibles.

Le Premier ministre, Monsieur Edouard Philippe, souhaite que le projet du Grand Paris Express soit maintenu. En déplacement hier à Champigny-sur-Marne, sur le chantier de la ligne 15, le Premier s’est exprimé sur la question. Il est « hors de question de ne pas faire ce projet » a-t-il déclaré à cette occasion, tout en soulignant l’ampleur colossale des travaux. En effet, ils représentent « un volume équivalent à huit pyramides de Gizeh à creuser. Le Grand Paris Express est un des plus grands chantiers du monde et un défi technique et humain unique. »

Il faut maintenant que les décisionnaires reprennent en main ce projet, sur des bases plus réalistes. « Nous sommes en train de travailler pour faire en sorte que ce sur quoi nous nous engageons soit le plus conforme possible à la réalité du projet », a également déclaré Edouard Philippe. En d’autres termes, la réalisation de plusieurs tronçons du réseau du Grand Paris Express serait reportée. Ce procédé a pour avantage d’alléger la trajectoire des dépenses de la SGP à court et moyen terme (entre 2018 et 2022).

La Ministre des Transports a démarré, dès lundi, une nouvelle phase de concertation avec les parlementaires des départements concernés. En tant que député des Yvelines concerné, j’ai rencontré avec mes collègues la Ministre des transports Elisabeth Bornes. Nous avons réaffirmé l’impérieuse nécessité de cette ligne 18 de bout en bout pour mener à bien le grand projet du plateau de Saclay. Nous voulons voir rapidement les travaux démarrer pour concrétiser l’engagement réaffirmé de l’Etat de faire le Grand Paris Express dans sa totalité. Nous avons obtenu une première victoire avec la confirmation que la ligne 18 n’est pas remise en cause… mais livrée quand? Il n’est pas envisageable que le tronçon Saclay-Versailles soit traité dans un second temps. Une nouvelle étude de fréquentation a d’ailleurs montré que la fréquentation initiale (100/150000 voyageurs) était largement sous estimée et que nous serions aujourd’hui plutôt à 200/250000 voyageurs. On peut dire que de nombreuses erreurs on été commises dans ce dossier et que l’inaction a primée sur l’intérêt general.

Le Premier ministre réunira, lui aussi, dès cette semaine les élus locaux concernés autour de la Société du Grand Paris, pour appréhender ensemble les complexités du projet. Il devra comme pour le dossier Notre Dame des Landes, trancher avec les contraintes que nous connaissons. la bataille continue

EPILOGUE : GrandParisExpress ligne18 confirmée : Orly/Saclay pour 2027 et Paris Saclay – Versailles en 2030. Engagements financiers des travaux durant le quinquennat et irréversibilité du #GPE début des travaux dès 2018. Evocation d’une mise en œuvre d’un trajet en site propre pour 2020 entre Saclay et Saint Quentin en Yvelines.