Le permis de conduire passeport pour l’émancipation et les mobilités du quotidien au coeur du #GrandDébat avec la jeunesse

Les modes de transport sont au cœur des débats que ce soit sous le prisme du Grand Débat National, ou législatif avec l’arrivée de la loi mobilité (loi LOM) dans les prochaines semaines au parlement. En 2017, selon l’INSEE, le mode de transport le plus utilisé en France par les usagers est la voiture particulière, environ 80 % (Source). L’importance de l’obtention du permis de conduire est d’autant plus prégnante qu’elle est essentielle pour se déplacer dans certains territoires.La mobilité : une question essentielle pour l’inclusion économique des jeunes

Le taux de passage à l’examen du permis de conduire est lié à l’âge et au milieu social. En 2017, 65% des 18-24 possédaient le permis de conduire ; cependant, selon le niveau d’études et la situation socio-professionnelle des parents des inégalités sont visibles. Plus la situation des parents est aisée plus le taux de détention du permis est élevé chez les jeunes, et inversement. Avoir le permis est un sésame pour l’insertion professionnelle des jeunes des quartiers politiques de la ville comme nous l’a rappelé l’Ecole de la deuxième chance en Yvelines lors de notre rencontre il y a quelques semaines. Avec l’aide de la Region ile de France des aides financières sont mobilisées, et l’école soutien les jeunes dans leur projet pour que le délai de passage du permis soit le plus court possible.

Cependant l’acquisition et le passage de cet examen n’est pas facile pour les jeunes. Ils sont confrontés au coût élevé que représente le permis, en moyenne 1600€, le délais d’obtention, très long, a tendance à décourager les jeunes également. En outre, le fait que le passage du permis ne soit en aucun cas rattaché au parcours scolaire ou autre structure nationale n’oblige en rien les jeunes à le passer pour sortir de leurs quartiers. Pourtant, les entreprises ont tendance a engagé plus facilement des jeunes mobiles avec le permis B qu’un autre dépendant des transports.Un enjeu de société et de citoyenneté

L’obtention du permis de conduire pose de nombreux enjeux à la société et participe largement à sa structuration. En effet, l’apprentissage du code de la route peut être vu comme un passage dans le parcours de la citoyenneté mais pas seulement : c’est un vecteur efficient à même de réduire la fracture économique et faire face aux inégalités territoriales.Le rapport : « Vers un permis de conduire plus accessible et une éducation routière renforcée »

En août 2018, le Premier ministre, Edouard Philippe, conscient des problématiques qui entourent l’accessibilité de l’examen et l’éducation routière renforcée, avait confié la mission de rédiger un rapport sur l’accessibilité du permis de conduire à ma collègue députée Françoise Dumas. Elle le lui a remis le 12 février 2019.

Le rapport fait état des besoins des conducteurs tout en prenant en compte les acteurs du secteur. Elle présente 23 propositions concrètes pour rendre le permis de conduire accessible à tous les citoyens. Le gouvernement se prononcera sur le sujet à l’issue du Grand Débat National qu’en à la suite à donner à ces propositions. Conforté par le succès de la conduite accompagnée (qui débouche sur un quart des permis délivrés, avec un taux de réussite de 74,24%), le rapport propose d’ »expertiser l’abaissement à 17 ans de la limite d’âge pour la délivrance d’un permis B, valable uniquement sur le territoire national » pour les apprentis ayant satisfait à la conduite accompagnée. Aujourd’hui, un jeune qui a suivi ce dispositif peut obtenir le permis à 17 ans et demi, mais ne peut conduire seul avant sa majorité. « Il conviendrait d’expertiser si un tel permis pourrait être assorti de conditions limitatives (interdiction de la conduite de nuit…) », remarque toutefois le texte. le débat est ouvert…

Parmi les propositions phares de ce rapport, nous pouvons trouver :

  • La possibilité de passer l’épreuve théorique pendant le futur Service National Universel (SNU) obligatoire, voire de passer l’épreuve pratique gratuitement pour les jeunes accomplissant le Service National Universel de longue durée, la réserve nationale ou le service civique pendant cette période.
  • L’usage de numérique afin de remettre le candidat au centre du système avec la création d’un portail internet national, Délégation à la sécurité routière, pour que les candidats s’inscrivent eux-mêmes aux épreuves et aient toutes les informations nécessaires. Il est également proposé de mettre en place un portail numérique d’information des financements disponibles accompagné d’un guichet numérique au niveau régional pour accompagner et orienter les demandeurs de financement du permis de conduire.

Le rapport préconise aussi :

  • D’expérimenter dans plusieurs départements représentatifs l’inscription individuelle des candidats. Elle permettra d’apporter des solutions aux difficultés de délais, relevées dans le rapport et évoquées par le secteur.
  • Pour les candidats, un dispositif plus souple et plus rapide leur permettrait de mieux planifier leur formation et ainsi de réduire le nombre d’heures nécessaires. En effet, chaque mois de délai gagné entre deux passages correspond à une économie de 200 euros pour le candidat.
  • Pour les agents de l’État, cela représente un gain de temps et une application « sous contrôle » du ministère de l’Intérieur.

Sur les mobilités du quotidien, les jeunes que nous avons rencontré lors du Grand Débat sont unanimes : si les bus ne fonctionnent pas ou peu après 21h30 ou le week end, ils ne seront jamais utilisés comme une alternative positive à la voiture.

Conformément aux annonces faites au mois de septembre, l’Etat s’engage à y investir 13,4 milliards d’euros de 2018 à 2022 (soit 40 % de plus comparé au quinquennat précédent). Le train capte une part prépondérante de ces investissements, puisque 51 % de cette enveloppe sont dévolus au ferroviaire, à quoi il faut ajouter 3,6 milliards investis chaque année par la SNCF dans son réseau.

Au total, près de 5 milliards d’euros seront donc consacrés chaque année à la remise en état du rail et à son développement – avec comme priorité le train de proximité, aucune grande infrastructure ferroviaire de type ligne à grande vitesse n’étant programmée sur le quinquennat.