Les enjeux techs et usages associés au cœur des problématiques de l’Assemblée Nationale et de ses députés

Le Consumer Electronic Show (CES) 2018 de Las Vegas a eu lieu du 9 au 12 janvier dernier. Ce salon mondial de l’électronique présente des technologies innovantes grand public. Cette année, il a encore une fois fait la part belle aux objets intelligents #IoT.

Par ailleurs débute cette semaine à StationF la session France Digitale Campus #FDCampus à laquelle je participe jusqu’à l’été. Le #FDCampus a pour vocation la sensibilisation des élus et des hauts fonctionnaires à la transformation numérique au sens large. Pour cette première rencontre, nous avons principalement traité de sujet comme l’intelligence artificielle et la blockchain qui bouleversent pas mal de nos paradigmes. En tant que professionnel et VP de l’OPECST (Office des Sciences et Technologies), je continue à me spécialiser dans ces domaines et particulièrement sous l’angle des usages qui vont traverser nos lois et nos vies. Je présenterai par exemple le 22 mars la 1ere note courte de l’OPECST qui traitera des objets connectés #IoT – état des lieux.

Il est essentiel de présenter et d’accompagner les députés la République en Marche dans la compréhension des innovations. Avec mes collègues députés Cédric Villani, Eric Bothorel, nous avions convié le spécialiste Dimitri Carbonnelle, de Livosphere, témoin direct de ce CES a nous présenter les grandes innovations de l’année 2018. Nous avons pu également bénéficier de la présence et du parrainage de Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique.

Cette soirée avec les députés La République en Marche a été l’occasion de débattre des politiques à mettre en place pour promouvoir les avancées technologiques qui organiseront notre société de demain. Aucune innovation n’a été mise de côté, et tout les sujets et leurs enjeux ont été abordés :

  • Les véhicules autonomes, se déclinent désormais en transports en communs. Cette innovation, qui devrait être mise en place d’ici une quinzaine d’années permettrait d’amorcer un désenclavement des territoires mais aussi de libérer du foncier si nous imaginons plus de transport en commun et moins de véhicules personnels dans nos villes. 
  • Les Smart City (« ville intelligente »), désigne une ville utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour « améliorer » la qualité des services urbains ou encore réduire ses coûts. La question sous-jacente à cette problématique des smart city concerne la gestion des plateformes de données et l’usage de la blockchain (technologie de stockage et de transmission sécurisée d’informations sans organe de contrôle). Comment le politique peut-il réglementer et contrôler l’usage de ces données ? 
  • Comment les nouvelles cabines médicales intelligentes (ex : H4D) peuvent-elles réduire les déserts médicaux, et mettre en place un système de prédiagnostics médicaux ? Une politique numérique ambitieuse de déploiement du haut débit sur tout le territoire y répond. 

Monsieur le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, a conclu cette conférence en soutenant le développement de l’Intelligence artificielle comme outil d’aide à la décision contrôlé. Il a aussi rappelé ses deux axes prioritaires des politiques publiques du numérique : le plan de transformation numérique des TPE et des PME et le programme d’inclusion numérique, concernant les 20 % de la population française qui soit n’a pas d’accès à Internet soit en bénéficie d’un mais de mauvaise qualité.

Les enjeux d’innovation et de technologie sont essentiels et impacteront grandement notre société. En tant que député de la République en marche, il est de mon devoir de prendre en compte ces évolutions afin de légiférer de la meilleure manière possible. Nous devons accorder le temps législatif et le temps de l’innovation afin de trouver le juste équilibre entre célérité de cette dernière et le temps du recul des institutions et du politique.

Pour aller plus loin, quelques lignes extraites de l’excellent rapport annuel du CES par Olivier Ezratty :

« Le CES reste le meilleur salon au monde présentant les technologies que nous utilisons et côtoyons au quotidien.

C’est surtout l’une des plus belles concentrations des inventeurs du monde entier, des plus sérieux aux plus dingues, venant présenter leurs nouveautés, dont près d’un millier de startups, sans compter les PME du secteur qui savent aussi être innovantes de temps à autres. Cette cuvée 2018 du CES n’échappait pas à ces règles. Intelligence artificielle, objets connectés en tout genre, véhicules divers et/ou autonomes, smart city, VR/AR et 5G étaient au rendez-vous comme prévu et mis à toutes les sauces par les petits et les grands exposants. Le CES 2018 a grandi en taille, passant d’une surface d’exposants de 241 000 m2 à 255 000 m2 et d’environ 4200 à 4500 exposants. C’est un réel laboratoire d’idées. Donc, cette année, le CES était tout à la fois avec plus d’objets connectés, plus de réalité augmentée et virtuelle, toujours autant de beaux et grands écrans, plus de véhicules autonomes, plus de mobilité et de manière transversale, plus d’intelligence artificielle.

Cette omniprésence de la commande vocale est en train de faire deux victimes : les interfaces graphiques et la dimension matérielle des produits. : passage du produit à l’usage.

Les véhicules autonomes sont des systèmes complexes qui impliquent un grand nombre d’intervenants : constructeurs, cloud, opérateurs télécoms, infrastructures et aussi législateurs.

Le marché des objets connectés est très difficile pour les startups qui s’y lancent. Réussir dans les objets connectés nécessite d’être innovant, différencié, de disposer d’un savoir-faire dans le matériel, le logiciel, le cloud, l’IA et aussi, dans la distribution qui passe souvent par les fourches caudines des retailers. La startup doit aussi faire du juridique et respecter les règles draconiennes de la RGPD. Il leur faut enfin transformer aussi rapidement que possible leur produit en plateforme extensible par des tiers, au risque d’être copié sans vergogne par les constructeurs chinois et de subir les contrecoups de leaders tels que Fitbit, GoPro ou Parrot qui ont dû licencier une part de leurs effectifs fin 2016 et début 2017. La barrière est mise très haut !

Dans la pratique, les trois premiers thèmes des sociétés françaises du CES 2018 étaient la maison connectée, la santé et les transports. »