Le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté le 25 octobre dernier, la feuille de route pour la transformation de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage, aux côtés de Muriel Pénicaud, ministre du Travail et de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale. Ensemble, ces trois réformes constituent « l’acte II » du grand chantier de rénovation de notre modèle social engagé au moins de juin, et dont les ordonnances sur le code du travail ont constitué la première étape.
Ces trois réformes, liées, visent à donner aux actifs plus de liberté professionnelle : liberté de choisir son métier, de changer d’employeur, d’avoir plus de protections pour s’insérer et évoluer sur le marché du travail.
La réforme de l’assurance chômage fait aussi l’objet d’une large réflexion. Il n’y aura pas de changement ni dans la durée d’indemnisation, ni dans le montant. Le Gouvernement veut mettre en place un filet de sécurité pour tous les citoyens, quelle que soit leur situation.
L’assurance chômage doit être liée à la personne et non plus au statut. Les carrières ont changé, on ne travaille plus à vie dans la même structure.
Le lancement des différentes concertations va s’échelonner sur le mois de novembre. L’objectif est de déposer un projet de loi d’ici le printemps 2018, pour une adoption par le Parlement avant la fin de l’été prochain.
Faire de l’apprentissage « une filière d’excellence »
Le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) a atteint en 2016 les 24,7% en France (dont plus d’1/3 d’entre eux en CDD ou en intérim). Nous faisons partie des mauvais élèves de l’OCDE comme le montre le graphique ci-après, contrairement à l’Allemagne (6,9 %), et la Suisse (11,1 %) qui ont des politiques volontaristes en matière d’apprentissage et qui les ont massivement développées et valorisées au même titre que les filières générales. Les chiffres montrent en France que l’apprentissage est un mode d’accès efficace à l’emploi. En effet, 7 mois après la fin de leur apprentissage, 70% des jeunes ont un emploi durable. Et pourtant, seulement 7% des jeunes sont en apprentissage en France.
Le « Plan d’investissement dans les compétences » présenté par le Premier ministre le 25 septembre dernier est doté de 15 milliards d’euros sur 5 ans pour financer la sécurisation des parcours professionnels.
- Un million de jeunes ni en études, ni en emploi, ni en formation bénéficieront de dispositifs variés ;
- 470 000 jeunes auront accès à des formations qualifiantes.
« La première des injustices, c’est le chômage, la première des solutions, c’est la formation »
La transformation de notre système de formation professionnelle est également une nécessité. Or, l’accès à la formation reste trop souvent un parcours du combattant pour les salariés. En effet, la formation professionnelle n’est pas suffisamment efficace. Les choix qui s’offrent aux actifs sont limités et ne correspondent pas toujours à leurs aspirations ni aux besoins des entreprises.
L’information manque sur la qualité des formations et sur leurs débouchés professionnels et la formation continue bénéficie surtout aux actifs les mieux formés, alors qu’elle devrait être en priorité ciblée sur les moins qualifiés et les chômeurs de longue durée. Le système doit donc évoluer en profondeur, pour être plus transparent, plus simple d’accès et plus efficace.
- un million de chômeurs faiblement qualifiés puissent bénéficier de formations longues (6 à 9 mois) et certifiantes, avec un accompagnement poussé en amont et en aval de celle-ci ;
- Que la qualité des formations soit évaluée et rendue publique.