L’inclusion économique prolonge, dépasse et englobe le cadre strict de la lutte contre les discriminations à l’emploi. Ne pas discriminer à l’embauche et au cours de la carrière professionnelle implique de mettre en place des dispositifs de sensibilisation, de prévention, de contrôle et de sanction. Les grandes entreprises s’y conformeront le plus souvent a minima afin d’échapper à la sanction (juridique ou réputationnelle), tandis que les TPE et PME dans leur grande majorité feront comme elles le peuvent, tout en sachant l’administration incapable d’établir un contrôle systématique de leurs pratiques. Bien sûr, certaines, pro-actives, s’empareront du sujet au travers de la RSE, par convictions, par enjeu d’images. Mais elles resteront une avant-garde minoritaire.
Plus fondamentalement, centrées sur l’objectif de respect des droits, les politiques de lutte contre les discriminations à l’emploi ne permettent pas de répondre de manière structurelle aux attentes réelles des demandeurs d’emploi des territoires moins privilégiés. Se savoir non discriminés mais toujours sans emploi ne les avancent pas beaucoup. Ces candidats veulent un travail décent, à la hauteur de leur investissement scolaire et de leur motivation professionnelle : en un mot, l’inclusion économique. À la différence des politiques d’insertions qui partent des besoins des candidats, l’inclusion économique part des besoins des recruteurs. Ce qui lui permet de se situer dans une démarche active par la promotion et l’efficacité économique.
L’inclusion économique est d’abord une question de compétitivité : recruter mieux et plus vite en ouvrant son vivier de compétences. Elle répond à une stratégie de Ressources Humaines, et non seulement à une démarche Responsabilité Sociale des Entreprises. J’ai d’ailleurs interpellé le gouvernement sur le sujet il y a quelques semaines.
Reste à organiser la rencontre, la mise en réseau, entre les publics discriminés et les entreprises…
L’intermédiation par des acteurs spécialisés comme MozaikRH ou Face, par exemple, implique nécessairement la mise sur pied d’une gouvernance multi-acteurs territoriale, avec la coordination de l’ensemble des acteurs de l’emploi (Pôle emploi, missions locales, APEC, missions emplois, acteurs spécialisés de l’intermédiation), mais également des organisations représentatives des entreprises (CCI, MEDEF, CPME, ONTPE, METI…).
L’État n’est plus l’opérateur unique, mais l’investisseur et le coordinateur des politiques publiques. Il est également le garant d’un droit à l’expérimentation sur les territoires qu’il encourage et catalyse au travers du pilotage par les Préfectures et la future Agence de Cohésion des Territoires/CGET.
L’expérience montre que c’est en incluant l’entreprise au cœur de la gouvernance territoriale de l’emploi qu’on parviendra à renouer le lien entre acteurs qui accompagnent les candidats et acteurs qui recrutent, et fluidifier le marché du travail. C’est d’ailleurs au niveau national toute la promesse du PAQTE (plan d’action pour les quartiers avec toutes les entreprises) développé pour 3 ans par le ministère de la Cohésion des territoires (www.paqte.fr)
Jeudi 29 Novembre 2018 à partir de 18h30, venez débattre en présence de Julien Denormandie Ministre de la Ville et du logement Maison de l’étudiant – Université de Versailles – Saint Quentin en Yvelines.
A travers d’exemples et de projets déployés sur la circonscription ou en Ile de France, comme « le plan 1000 jeunes, les entreprises s’engagent ! » ou le mentoring de jeunes des quartiers, les intervenants vous proposent une soirée d’échange et de réflexion qui se conclura par la signature officielle du PAQTE (www.paqte.fr – Plan d’Action pour les Quartiers pour Toutes les Entreprises) entre le Ministère de la cohésion des territoires et la CPME Ile de France (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises).
Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la « semaine de l’inclusion économique pour l’emploi et les quartiers » qui se déroule du 26 novembre au 2 décembre 2018