Avec les membres de l’office des sciences et technologies de l’Assemblée Nationale – Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) nous nous sommes concentrés sur la partie algorithmique de Parcoursup à l’occasion d’une audition publique des experts (1). Cette audition fait suite à l’audition de l’an passé sur les algorithmes au service de l’action publique, qui était en partie centrée sur le cas du portail Admission Post-Bac, cette année l’attention est tournée vers la partie algorithmique et la question de la publication du code source de Parcoursup.Un algorithme plus transparent
L’audition de 2017 avait abouti à des conclusions qui préconisaient des orientations générales, notamment :
- Conserver la responsabilité politique dans les algorithmes publics ;
- Améliorer l’information et enrichir les compétences des utilisateurs ;
- Garantir une évolutivité sous contrôle.
Le premier vice-président de l’OPECST, Cédric Villani, avait déposé un amendement au projet de loi ORE (loi du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants) afin de traduire les recommandations touchant à la communication du code source du futur dispositif, et aux modalités qui s’imposent pour que cette communication soit satisfaisante et utile en permettant un réel contrôle : publication de l’algorithme, du cahier des charges et du code source lui-même. L’amendement ayant été adopté, il prévoit que la publication de droit du code source devait s’accompagner de la communication du cahier des charges présenté de manière synthétique et de l’algorithme du traitement, au plus tard six mois après la promulgation de la loi.
Le code source a donc été publié sur la plateforme ouverte framagit. (En savoir plus)
Egalement pour renforcer la transparence de l’algorithme, que la CNIL avait elle-même condamné pour APB dans un avis, un comité éthique et scientifique indépendant a été mis en place le 7 février 2018. Composé d’experts indépendants, il a pour mission de veiller à la transparence de la plateforme et au respect des principes légaux qui la gouvernent. Son rapport public devrait être remis au parlement avant la fin de l’année 2018.
comprendre les algorithmes…
efficacité de cette publication en open source…Un algorithme plus près de la réalité des candidats
La démarche de transparence de l’algorithme était au cœur des préoccupations lors de la conception de Parcoursup, mais également une volonté de recentrer l’algorithme sur le candidat. En réponse au tirage au sort, il a été revu en transcrivant les dispositions de la loi ORE, notamment en mettant fin à la hiérarchisation des vœux. En plus de cela, deux nouveaux paramètres sont pris en compte par l’algorithme de Parcoursup :
- La prise en compte de critères relatifs pour l’un au taux de boursiers (avec un taux minimum) et l’autre d’étudiants résidents (avec un taux plafond), le premier étant prioritaire sur le second ;
- Ainsi qu’un nouvel algorithme pour l’affectation des places d’internat en classe préparatoire, les choix de classe préparatoire n’étant souvent pas dissociables de la possibilité de bénéficier d’une place en internat.
Retour sur les chiffres 2018
Près de 96 % des bacheliers ont reçu une proposition d’admission en fin de procédure, soit un pourcentage équivalent à celui obtenu avec APB en 2017 : 2 406 000 propositions ont été faites aux 812 045 candidats.
Ce sont donc 730 000 jeunes qui ont reçu au moins une proposition d’inscription dans un établissement du supérieur, et 583 000 qui se sont effectivement inscrits, soit près de 27 000 de plus que l’année passée, selon le gouvernement.
Plus de détails
Le compte rendu de cette audition
(1) les experts :
Philippe Baptiste, directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, et M. Nicolas Castoldi, directeur adjoint du même cabinet ;
Jérôme Teillard, inspecteur général de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche, chef du projet Parcoursup au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ;
Claire Mathieu, directrice de recherche en informatique au CNRS ;
Hugo Gimbert, chercheur en informatique au CNRS ;
Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d’université (CPU), président de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et M. Emmanuel Roux, président de la commission juridique de la CPU, président de l’Université de Nîmes ;
Cécile Lecomte, vice-présidente de l’Université de Rennes 1, présidente de la Conférence Universitaire en Réseau des Responsables de l’Orientation et de l’Insertion professionnelle des Etudiants (COURROIE)