Faire tomber les barrières : celles qui nous empêchent de renforcer l’offre de soin et son exercice rénové

#santé

84% des Français résident dans une commune où exerce un médecin et 99,9% des Français peuvent accéder à un médecin en moins de 20 minutes. Et pourtant, le constat est clair : 2,5 millions de français vivent dans des déserts médicaux, 192 zones en danger ont été recensées et le nombre de médecins généralistes a diminué de 7% depuis 2007.

Il convient donc de repenser notre système de santé pour offrir l’égal accès aux soins à tous. La commission d’enquête sur l’égal accès aux soins des Français sur l’ensemble du territoire et sur l’efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain a identifié les mêmes quatre axes majeurs à repenser ou développer que Mme la Ministre de la santé et des solidarités :

  • Renforcer l’offre de soins dans les territoires au service des patients : une présence médicale et soignante accrue ;
  • Mettre en oeuvre la révolution numérique en santé pour abolir les distances ;
  • Favoriser une meilleure organisation des professions de santé pour assurer une présence soignante pérenne et continue ;
  • Une nouvelle méthode : faire confiance aux acteurs des territoires pour construire des projets et innover.

Renforcer l’offre de soins dans les territoires au service des patients, c’est d’abord aider à l’installation et à l’exercice des médecins dans les zones en tension. Ainsi, des aides conventionnelles de 50 000 euros sur 3 ans ont été prévues dès 2017. Ces zones en tension doivent d’ailleurs faire l’objet d’un travail de fond afin d’être mieux identifiées.

C’est aussi chercher des alternatives à la présence de médecins dans les déserts médicaux. Ainsi, les jeunes diplômés auront désormais la possibilité d’exercer dans des structures ambulatoires implantées dans les zones sous-denses. Les remplacements médicaux seront également facilités en simplifiant les régimes.

Enfin, la formation des professionnels de santé sera repensée afin de développer de nouvelles formes de coopération.

La transformation numérique doit également se faire sentir dans le milieu médical pour accompagner et anticiper la révolution numérique. La mise en place de cette révolution numérique dans le milieu médical doit permettre d’abolir les distances.

Dès 2018, la télémédecine sera inscrite dans le droit commun et les établissements seront accompagnés dans cette démarche. Bien plus, le Dossier Médical Personnel (DMP) doit voir le jour en 2018 et la possibilité de prendre des rendez-vous en ligne pour les hôpitaux doit être proposée.

Le troisième axe proposé concerne une meilleure organisation des professions de santé pour assurer une présence soignante pérenne et continue. Cela passe d’abord par le soutien apporté aux projets de développement de maisons de santé pluri-professionnelles, aux centres de santé et à tous les modes d’exercice coordonné (400 millions d’euros investis sur 5 ans pour doubler les maisons de santé).

C’est également garantir la possibilité d’être soigné durant les heures de fermeture des cabinets par un professionnel de santé autre qu’un personnel de l’hôpital. Cette possibilité doit pouvoir se faire en s’appuyant sur les initiatives locales en lien avec différents acteurs et l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Enfin, un guichet unique d’information et d’orientation doit être créé pour les professionnels de santé dans le but de faciliter l’organisation du corps médical.

Une nouvelle méthode doit être instaurée : faire confiance aux acteurs des territoires pour construire des projets et innover. Les projets doivent être co-construits et multi-acteurs et la mise en place d’actions territoriales doit être évaluée afin de mettre en place des indicateurs de résultat pour proposer des améliorations.